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Quels sont les principaux inconvénients et risques précoces éventuels de l’intervention ?


Tout acte opératoire comporte des risques et la présence de maladies associées peut majorer ces risques. Les principales complications liées à la chirurgie prothétique, sont les suivantes (cette liste n’est pas exhaustive) :


l’épanchement de sang dans l’articulation (hémarthrose) ou la collection de sang dans les tissus situés autour de l’articulation (hématome). Cet épanchement peut être minime et bien soulagé par le « glaçage » du membre opéré. Il peut être excessif et nécessiter une ponction, voire une intervention pour l’évacuer. Ce risque est prévenu par une coagulation vasculaire soigneuse pendant l’intervention, dans certains cas, par la mise en place de drains lors de la fermeture de la plaie opératoire (pour aspirer et évacuer le sang) et par l’utilisation d’un bandage compressif. Cette complication est rare à la hanche, un peu moins exceptionnelle au genou. A l’inverse, l’ecchymose (coloration bleue de la peau) est habituelle. Une hémorragie pendant l’intervention qui nécessiterait un grand nombre de transfusions et une intervention vasculaire est exceptionnelle.

le risque infectieux est une complication exceptionnelle qui impose le plus souvent une réintervention (pour nettoyer l’articulation opérée et parfois changer la prothèse) et la prise prolongée d’antibiotiques. L’infection peut survenir précocement après l’intervention et dans ce cas elle est due à une contamination du site opératoire , habituellement par la peau. Ce risque infectieux est inférieur à 1% des patients opérés pour une prothèse de hanche, il est un peu plus important pour les prothèses de genou, car cette articulation est plus superficielle et donc plus exposée aux infectionx.

Une infection peut survenir plus tardivement, elle est alors habituellement due à un microbe véhiculé par le sang. Elle est rarement liée à une contamination peropératoire, passée inaperçue et qui évolue à bas bruits pendant des années, elle est le plus souvent due à une contamination par voie sanguine à partir d’un foyer infectieux situé à distance (dents, poumons, urines, gorge, peau, sinus,…).

Il existe des facteurs favorisants l’infection : un traitement immuno-modulateur qui diminue les réactions de défense de l’organisme (chimiothérapie, traitements de fond des rhumatismes inflammatoires,…), la prise prolongée de corticoïdes, le diabète, l’obésité,…

Ne pas négliger un état infectieux et/ou un état fébrile, un signe douloureux persistant ou un gonflement de l’articulation opérée, associé à un état infectieux général récent ou à de la fièvre. Enfin, il est essentiel de signaler aux différents médecins consultés que vous avez une prothèse articulaire.

la luxation (déboîtement) de la prothèse est une complication qui peut survenir lors de gestes inadaptés (surtout les trois premiers mois après l’intervention), quand les muscles autour de la prothèse sont trop faibles. Cette complication concerne surtout les prothèses de hanche. Pour prévenir cette complication, il importe d’éviter certains gestes surtout pendant les trois premiers mois après l’opération. C’est la raison pour laquelle les kinésithérapeutes vous enseignent pendant votre séjour les précautions nécessaires.

• les complications veineuses en cas de prothèses des membres inférieurs (hanche, genou). La phlébite (inflammation d’une veine) qui peut se compliquer d’une thrombose veineuse (caillot dans la veine) est favorisée par l’immobilisation. Un fragment du caillot peut parfois se détacher et migrer vers les poumons : c’est l’embolie pulmonaire. Les risques de thrombose sont devenus rares grâce aux exercices pour stimuler le retour veineux dans les jambes, au lever précoce, au traitement anticoagulant (qui fluidifie le sang) dès la veille d l’intervention et au port des bas de contention.

• les problèmes cicatriciels : désunion de la cicatrice, nécrose (mort de la peau) sont rares. Ils peuvent nécessiter une nouvelle intervention pour reprendre la cicatrice et réaliser une nouvelle suture, voire, dans certains cas, une greffe de peau (plastie cutanée). Cette complication est plus ou moins grave en fonction de son étendue et de sa localisation ; sur une articulation superficielle comme le genou, elle doit être traitée rapidement pour éviter l’infection.

la fracture osseuse lors de la mise en place de la prothèse : il s’agit là aussi d’une complication très rare qui est due à une fragilité osseuse. Cette complication peut rendre un peu plus difficile la mise en place de la prothèse.

• la paralysie nerveuse. Il s’agit d’une complication très rare, qui touche les nerfs situés près de la prothèse qui peuvent souffrir lors des manipulations pour la mise en place de la prothèse. Habituellement, la paralysie régresse, mais la récupération peut demander plusieurs mois.

les embolies graisseuses sont exceptionnelles lors de la mise en place sous pression de la prothèse dans l’os, des micro-embols (petits fragments) de graisse (provenant de la moelle osseuse), d’air,ou des petits caillots de sang peuvent se détacher et migrer. Ces risques augmentent quand il existe un os ostéoporotique. Ces embols peuvent parfois se bloquer dans la circulation et entraîner une complication respiratoire, cardiaque (le risque est d’autant plus important qu’il existe une insuffisance respiratoire ou cardiaque avant l’intervention) ou neurologique.

• certains rhumatismes peuvent être « réveillés » par l’intervention, à cause de la position pendant l’opération, ou de l’acte lui-même (par exemple : mal de dos, crise de goutte ou de chondrocalcinose, poussée de polyarthrite,..).

Cette liste de complications ne doit pas vous décourager. Les prothèses représentent un très grand progrès de la médecine pour le traitement des rhumatismes. Toutes ces complications sont mieux maîtrisées grâce à la préparation pré-opératoire, aux protocoles mis en œuvre, ….. (cf démarche qualité).

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